Vous connaissez le burn-out, cette pathologie liée à une suractivité professionnelle, qui entraîne un épuisement par surcroît de travail et de tension. Le bore-out pourrait être son opposé parfait, stress résultant du manque d’utilisation de vos compétences, tandis que le brown-out désigne la perte de sens dans votre vie professionnelle.

Le bore-out peut également être qualifié d’« ennui professionnel mortel ».

Quels sont les premiers symptômes d’un bore-out avéré ?

Vous connaissez l’expression « s’ennuyer à mourir » ? Cela vous est sans doute arrivé de vivre une situation, personnelle ou professionnelle, généralement momentanée, durant laquelle vous avez regardé le temps s’écouler avec une lenteur infinie, au point de croire que votre montre s’était arrêtée de fonctionner.

Le bore-out correspond à cette description, sauf qu’il ne cesse jamais. Vous êtes au travail, mais vous avez la sensation insupportable de « tuer le temps », tellement les tâches que vous accomplissez sont rares et même inexistantes. Le bore-out peut également se traduire par un réel décalage entre vos compétences et le résultat que vous devez produire. Vous le vivez comme une mise à l’écart, souvent déclenchée involontairement par un conflit ou une mésentente avec des collègues ou votre manager.

Quand vous vous êtes rendu compte que cette sous-charge d’activité devenait récurrente au point de s’installer, il était déjà trop tard. Vous avez alors mis en place des stratégies en croyant y remédier : pauses café ou cigarettes élastiques, navigation sans fin sur le Web, grignotage, coups de fil à rallonge avec n’importe qui, histoire qu’après avoir raccroché, la grande aiguille ait avancé sur le cadran de votre montre.

Porte d’entrée à la dépression et l’addiction

Nombreuses sont les personnes qui déclarent qu’être payées à ne rien faire serait pour elles le nec plus ultra. Pourtant, trop de salariés ont la terrible sensation de ne pas avoir suffisamment de travail, au point d’appréhender de venir au bureau et d’allumer leur ordinateur.

L’oisiveté serait la mère de tous les vices. Dans le cadre professionnel, devenue quotidienne, elle est surtout l’antichambre de la dévalorisation de soi, de la tristesse, de la culpabilité, de l’anxiété, de la fatigue, de la déprime.

Passer votre journée à ne rien faire est excessivement mauvais pour la santé et pour l’estime de soi. L’absence d’interactions constructives et de stimulation intellectuelle, le manque de missions gratifiantes et d’objectifs motivants, peuvent entraîner des comportements destructeurs comme l’alcoolisme ou le tabagisme, ainsi qu’une véritable souffrance psychique. Une défaillance physiologique peut également survenir, telle que l’apparition d’un eczéma, des insomnies, une prise de poids, des douleurs musculo-squelettiques ou intestinales, et chez la femme, une potentielle aménorrhée.

Pourquoi le bore-out reste-t-il tabou ?

Vous êtes pourtant très nombreux à l’endurer et en souffrir. Si vous n’en parlez pas, c’est parce que vous croyez être seule à le subir. Il est terriblement compliqué de révéler que vous vous ennuyez profondément dans votre travail. On ne peut pas dire que vos tâches soient rebutantes. Non, elles sont bel et bien inexistantes !

Si vous avouez ne pas en avoir assez, votre patron risque fort d’en déduire que votre poste n’est plus nécessaire. Et vous n’avez aucune envie d’être licenciée, même si aucune perspective de changement ne se dessine à court ou moyen terme sur votre ligne d’horizon professionnel.

On a longtemps associé l’ennui au travail avec le fonctionnariat, où la complaisance existe encore trop souvent d’embaucher quelqu’un pour « rendre service » à un tiers, sans qu’il ait de réelle utilité. Dans le secteur privé, cela s’appelle aussi la « placardisation », que l’on croyait disparue avec les crises économiques successives.

Qui est touché ?

Les victimes de bore-out sont avant tout celles et ceux qui ont davantage besoin de s’épanouir dans leur carrière. Elles considèrent leur vie professionnelle comme une part essentielle de leur existence.

Ne rien faire les amène à perdre leur estime d’eux-mêmes. Négligée et sous-évaluée, la situation peut les conduire rapidement au seuil de la dépression.

Les jeunes salariés sont également fréquemment exposés à ce type de phénomène. Ils ne disposent pas d’indice de comparaison avec d’autres expériences antérieures et il leur est donc plus facile de tomber dans le piège d’un emploi « inutile ».

Que faire si vous êtes victime de bore-out ?

Si vous en avez pris déjà conscience, le déclic vers votre guérison est accompli. Il est tout à fait anormal de ne rien avoir à faire au bureau.

Vous pouvez tout d’abord en discuter avec votre médecin traitant, voire votre médecin du travail, si vous vous sentez en confiance avec lui et si vous pensez qu’il a l’oreille de votre employeur. Dans ce cas, il pourra toujours remonter l’information à votre DRH. Cependant, n’oubliez jamais que le chemin à faire ensuite sera long et laborieux.

Premier constat, rares sont les salariés qui parviennent à faire bouger les lignes sans quitter leur job, voire leur entreprise. La démission est encore trop souvent le seul moyen de s’en sortir, car les employeurs n’ont pris conscience du phénomène que très superficiellement.

Apprendre du bore-out, c’est possible !

Avant d’en arriver là, prenez le temps de « vous poser » pour y réfléchir. Vous vous êtes laissé enfermer dans cette situation et ce n’est pas anodin. Un coaching vous aidera à avoir le recul nécessaire pour mettre en place les solutions qui vous éviteront de retomber dans le même piège par la suite.

Au plan professionnel, le Bilan de compétences est l’outil le mieux adapté pour découvrir quelles sont vos ambitions réelles, en faisant le point sur vos savoir-faire, vos connaissances, vos besoins, votre personnalité. Vous ouvrez alors des pistes d’évolution à court, moyen et/ou long termes.

Conclusion ? Venez me voir !

Chaque expérience est un apprentissage. Vous devez identifier vos aspirations, qui ne correspondent souvent en rien aux fonctions que votre employeur s’échine à vous faire endosser.

Être guidée dans votre démarche est essentiel pour continuer à progresser, envisager une reconversion, reprendre des études. Vous pourrez ensuite discuter avec votre hiérarchie de vos envies, ce qui sera plus facile à accomplir si vous vous êtes accordé le temps auparavant de réfléchir aux propositions à lui faire.

Le principal est de savoir que dans une situation de bore-out, comme dans de nombreuses autres, il existe des solutions pour vous faire accompagner et sortir d’une spirale destructrice.

À bientôt !

Nora

Catégories : Conseils de Coach