De manière assez logique, la légitimité est un sujet fréquemment abordé par les femmes que j’accompagne, nettement moins par les hommes.

Pourquoi « logique », me direz-vous ? Parce que chacune d’entre nous doit se battre au quotidien pour contrer et détruire des siècles, voire des millénaires, d’idées préconçues quant à notre inefficacité et notre inutilité supposées ; très longtemps, les sociétés ont considéré que les femmes n’étaient là que pour enfanter des héritiers et en prendre soin le temps qu’ils deviennent à leur tour des hommes.

Je vous parle d’une époque qui n’existe plus ? Le problème de la charge mentale, sur lequel je reviendrai dans un prochain article, est la preuve que le combat reste encore prégnant dans notre Occident dit « éduqué ». D’où le syndrome de l’imposteur.

Qu’appelle-t-on le syndrome de l’imposteur ?

C’est tout bonnement le fait de se sentir illégitime à faire quelque chose de nouveau, d’inhabituel ou d’a priori « compliqué », sous-entendu, pour une femme.

Ce sentiment d’illégitimité apparaît très rapidement au fil des entretiens de coaching ou de bilan de compétences. De nombreuses femmes se posent la question de savoir si elles ont le « droit » de créer leur entreprise, de postuler à une fonction de management, d’accepter un poste à responsabilités élargies, de se former à un métier étiqueté « masculin ».

La légitimité, c’est une affaire d’expérience, de compétences, de qualités. A priori, si on vous propose un nouveau job, c’est que vous êtes capable de l’assumer. Je vous accorde que ce type d’analyse, voire de jugement, est totalement subjectif. Mais trop souvent, face à une promotion, une femme va s’estimer sous-qualifiée et déployer un effort phénoménal pour réussir, sur-travaillant, au risque de sombrer dans le burn out bien connu.

D’où vient le syndrome de l’imposteur ?

Pour la plupart des femmes, ce syndrome apparaît à un âge où elles doivent faire le choix de leur orientation de carrière, que l’on parle d’études supérieures ou de formation professionnalisante.

Cette question se pose donc très tôt pour une jeune fille, alors que les garçons, s’ils la connaissent, ne l’expriment quasiment jamais.

D’où le déficit de représentation masculine dans les écoles d’ingénieur-e-s, par exemple, ou dans des métiers dit « virils » comme plombier ou agriculteur, même s’il faut reconnaître que le phénomène tend à disparaître au fil des générations.

L’éternelle ambivalence de l’éducation

Les parents ont une forte part de responsabilité ; les enseignants également, qui participent à l’orientation scolaire de leurs élèves.

Il y a encore une cinquantaine d’années, les uns comme les autres poussaient davantage les garçons dans leurs études ; les filles étaient naturellement guidées vers les métiers de la comptabilité ou du secrétariat, en tout cas vers des fonctions administratives. À leurs homologues masculins étaient destinés les parcours techniques et scientifiques ou de relation sociale, comme le rôle de commercial.

Évidemment, la situation a nettement évolué aujourd’hui. Mais une jeune fille qui rêve de devenir pilote de chasse devra motiver son choix et se battre contre les préjugés de ses pairs de manière conséquente.

Comment reconnaître ce syndrome de l’imposteur ?

« Votre » place, c’est vous qui la choisissez. Vous seule pouvez-vous donner les moyens de l’occuper. Personne n’a le droit de vous dire si vous êtes capable ou non de faire quelque chose, même s’il est apparemment meilleur que vous.

Parce que vous manquez de confiance en vous, parce que vous vous pensez inapte à faire ce que vous voulez accomplir, vous craignez en permanence d’être « démasquée ». Vous êtes trop jeune, trop sensible, trop inexpérimentée.

Bref, vous tournez en rond !

Comment dépasser le syndrome de l’imposteur ?

Pour reprendre confiance en soi et se sentir à sa « juste » place, il va vous falloir avancer pas à pas, reconnaître chacun de vos progrès et ne jamais les oublier, les « imprimer » dans votre mémoire. Pour réussir ce que vous entreprenez, il est primordial de vous appuyer sur une représentation mentale de votre légitimité.

Prenons un exemple : vous rêvez de créer votre propre activité. Vous allez donc sortir de votre zone de confort de salariée, rétribuée chaque mois d’une rémunération sécurisante.

De ce fait, autour de vous, vos proches, amis et collègues ne voient QUE les points faibles de votre démarche, que je préfère appeler « axes d’amélioration », histoire de rester positive. Ils oublient tous vos atouts, et notamment votre motivation.

Ce n’est pas ce dont vous avez besoin, car vous êtes bien assez grande pour fabriquer vous-même toutes les stratégies imaginables de l’échec !

Il est temps de redevenir objective avec vous-même et avec les autres ! Vous comparer à eux, avec un regard perpétuellement dévalorisant pour vous, ne sert à rien et est totalement injuste.

Quelques conseils pour (re)trouver la confiance en vous et construire votre légitimité

  • Listez d’abord tous vos atouts pour réussir le projet que vous avez envie de mener, quel qu’il soit. Soyez honnête, mais ne tombez pas dans l’excès.
  • En regard, identifiez de manière tout aussi lucide vos points de développement, ce que vous avez à apprendre, de quelles formations vous avez éventuellement besoin.
  • Exprimez autour de vous votre certitude de réussir, votre motivation à aller jusqu’au bout, même si, au fond de vous, ce n’est pas si évident que cela. À force de le répéter, non seulement vous allez ancrer en vous la combativité qui vous est nécessaire, mais les autres vont se faire une empreinte intellectuelle de vos propos et ils finiront par vous assurer que vous allez y arriver.
  • Ne laissez jamais à quiconque le pouvoir de vous dire qui vous êtes, ce que vous pensez ou croyez : personne ne sera jamais dans votre tête et vous êtes la seule à vous connaître parfaitement !
  • Tout au long de son existence, chacun apprend de nouvelles choses. Sinon, on se racornit, on s’enferme et on « survit ». Vous êtes du côté des « vivantes », définitivement.

En conclusion, ce que je vous propose

Qui êtes-vous pour envisager d’évoluer, de créer, d’innover ? Si ce genre de question empoisonne vos nuits, venez en parler avec moi. Un regard et une écoute extérieurs, impartiaux, objectifs et bienveillants, sont des soutiens importants lorsque l’on ne sait plus vraiment où l’on en est ou que l’on a besoin d’être « boostée ».

Le sentiment d’illégitimité est « humain » et les plus grands l’ont ressenti. Rien n’a été évident pour eux, même si vous êtes persuadée du contraire. Tout entrepreneur, chaque salarié doit se battre en permanence, contre lui-même avant toute chose.

Simplement, « ça » ne se dit pas. Et c’est bien dommage, car c’est dans l’adversité que l’on peut se motiver mutuellement.

La passivité et l’attentisme sont les deux mamelles des individus frustrés, ne l’oubliez jamais. Accepter les compliments et réussir à vous en faire à vous-même est le signe tangible que vous êtes enfin parvenue à être légitime à vos yeux et à ceux des autres.

Souvenez-vous que c’est en essayant et en prenant des risques que l’on apprend. Tout échec vous enseigne qu’il y a des manières différentes d’avancer, plus adaptées à la situation et à vos capacités. Et toutes vos expériences, qu’elles soient personnelles ou professionnelles, sont autant d’atouts pour conforter votre légitimité.

Je suis là pour vous aider à en prendre conscience et à vous les approprier. Grâce au coaching ou au bilan de compétences, vous anticiperez plus facilement chaque étape, reconnaîtrez mieux vos peurs pour dépasser définitivement les obstacles et… réussir !

À bientôt !

Nora

Catégories : Conseils de Coach