Je surfais sur LinkedIn il y a quelques jours et les formidables algorithmes qui régissent ce réseau dit social m’ont présenté des publications de patrons tout contents de dire In English, of course, combien leur boite avait fait des profits, parce que c’est la saison des clôtures financières et des validations par les conseils d’administration.
Et puis juste après, comme un réflexe, m’est venu à l’esprit, ce slogan « nos vies valent plus que leurs profits ». Cela date un peu, puisqu’il était utilisé lors de la campagne présidentielle de 2007 par un candidat « facteur ».

L’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue ?

Pendant la crise, aussi étonnant que cela puisse paraître, les grosses boîtes ont engendré encore plus d’argent. Pourquoi ? Comment? Je ne sais pas l’expliquer. Je n’ai pas cette compétence là, ni réellement l’envie d’approfondir la question.

Est-ce que l’on peut se réjouir de ça, oui sûrement. Mais ce qui est dérangeant c’est la façon dont on arrive à cela. Stratégie. Productivité. Rentabilité. Et derrière ces mots des réalités très concrètes. Je parle là de réductions de postes, de pressions, de stress, de tout ce qui est assez éloigné du bien-être au travail, ou de RSE que l’on affiche partout mais qui ne sont que des leurres et qui permettent sans doute aux big boss de se dédouaner.

Mais qu’est ce qui compte vraiment?

L’argent compte, et je me suis souvent battue pour cela. Pour ma rémunération que je trouve insuffisante pour ce que je fais, pour mes responsabilités, mais pourtant indécente par rapport à ce que peuvent gagner des membres de ma famille qui travaillent dans une usine. Je me suis souvent battue pour mes collègues aussi. C’est plus une question de justice que d’argent. L’argent ne peut pas être qu’un moteur. Il contribue à avoir plus de liberté, mais il n’enlève pas les chaînes que l’on a dans la tête. On peut être riche et se sentir entravé. On peut être riche et s’ennuyer. On peut être riche et malheureux. Au-delà de l’argent, ce qui compte c’est ce qui nous met en joie au travail, ce qui nous rend serein, confiant envers nos patrons, fiers d’appartenir à une entreprise. Le reste me paraît accessoire.
Personnellement quand je mourrai, si tant est qu’on puisse me décrire… je n’aimerais pas que l’on dise de moi « elle était riche », mais plutôt « elle adorait ce qu’elle faisait et elle travaillait dans un environnement hyper épanouissant, elle a apporté ceci ou cela à untel.. ».


Et vous ? Qu’est ce qui compte profondément pour vous dans votre vie (professionnelle) ?

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