Nouvelle Ambition

Je me suis perdue dans le désert, pour mieux me retrouver.

« Fais le bien et jette le dans une rivière, un jour il te sera rendu dans le désert. » Djalâl ad-Dîn Rûmî

A mes compagnons du désert, pour chaque pas, chaque moment partagé sous le soleil et les étoiles. Vous êtes la plus belle part de cette aventure.

Aventure dans le désert Texte de blog Nouvelle Ambition

Mon trek dans le désert

J’ai vu cette annonce sur LinkedIn et n’ayant trouvé personne pour m’en dissuader (malgré mes tentatives), je suis partie fin septembre au Maroc pour faire un trek dans le désert. Je ne sais toujours pas ce qui m’a pris. Pourquoi je me suis lancée dans cette histoire? Vraie question.

Partir à l’aventure

Première étape, jour du départ, piquer une crise parce que je n’arrive pas à fermer le sac à dos que l’on m’a prêté, et (déjà) commencer à pleurer en recevant les messages de 2 amies très chères qui m’encouragent. Chacun sait que je suis plutôt talons que chaussures de marche, plutôt farniente que randonnée… cela risque d’être compliqué.  

Deuxième étape, trouver mes camarades de fortunes.
Après avoir fait 2 fois le tour du bar au centre de l’aéroport, petit signe de la main pour signifier ma présence à ma première compagne de voyage en grande conversation téléphonique. Souriante et déjà chaleureuse. Un peu plus tard être rejoint par l’initiateur de ce grand stage de développement personnel.  Serein et déjà rassurant. Après un premier vol en transit à Casablanca, rencontre avec la dernière compagne de voyage et avoir cette sensation à la fois forte qu’elle et moi nous connaissons déjà. Douce et déjà prévenante.

Nous sommes 4. C’est parti. Le défi commence. Arrivée à Ouarzazate. 

Faire quelques pas vers soi

4 ou 5 heures plus tard, en pleine nuit nous sommes déposés aux portes du désert et invités à dormir sur des matelas à même le sol. Début de l’aventure. 

Pourquoi je me suis lancée dans cette galère ? Question lancinante.  

Au petit matin, même pas dévorées par les quelques blattes qui se baladaient dans le coin, après avoir mangé une Vache Qui Rit (pas vraiment la gastronomie à laquelle on s’attendrait dans le désert), nous avons observé les nomades préparer les chameaux, mis des chèches pour nous protéger du soleil et commencé notre périple. Appréhension et excitation et beaucoup de bonne humeur. 

Vers midi, nous avions parcouru 8 kilomètres, bu des litres d’eau, étions affalés sur le sol, et dans ma tête en boucle « putain, qu’est-ce que je déteste marcher ». Oui je dis beaucoup de gros mots. Pas de bol, encore 5 jours à tenir! 

Le lendemain, reprendre la marche, avec pour consigne, ne pas (se) parler pendant un laps de temps, peut-être 10 / 15 minutes, je ne sais plus, et se concentrer sur ses pas. Et dans ma tête encore « Oh putain, cela ne va pas être possible ». Je souffre. Je ne dis rien mais je pense que tout mon être cri au secours. Je n’éprouve aucune joie, à être là. Je n’ai jamais rêvé de cela. 
Pour ne pas perdre la pseudo aventurière que je suis, l’exercice de méditation en marchant n’a pas été réitéré. Ouf! 

Nous avons commencé à nous raconter, à nous livrer.  Marcher. (Se) parler. Se Soutenir. S’observer. Se regarder. Se marrer. Pleurer. Se tendre la main. Chercher un briquet (private joke) et commencer à se connaitre, à se reconnaitre. Sous un grand cagnard et sous le regard bienveillant de notre guide inspiré et inspirant.  

Ce qui se passe dans le désert, reste dans le désert mais sans révéler de secrets, nous avons hurlé dans les dunes pour se libérer de nos frustrations et de nos colères. Nous avons pris un fou rire improbable au réveil. Nous avons fait une balade en dromadaire. Nous avons dormi à la belle étoile et vu des étoiles filantes et fait des vœux.  Nous avons failli manger une boite de raviolis et boire de la vodka ramenée de France pour le « au cas où »  et en fait non, parce que les Nomades nous ont choyé. Ils nous ont même offerts une bouteille de Coca Cola à la vue de laquelle j’ai craqué, en larmes devant une source rêvée de plaisir, un semblant de civilisation. 

J’ai bien cru, au milieu du séjour que j’allais crever. Impossible d’avancer. Impossible de bouger, de me relever. Exténuée. J’ai eu peur. 

Et puis finalement, cette semaine est passée vite, et quand est arrivé le moment des « au revoir », blaguer par pudeur sans doute, n’a pas réussi à masquer l’émotion de nous quitter. 

Se retrouver

Je suis rentrée depuis quelques semaines, je n’ai toujours pas compris ce qui m’a poussé à faire cette expérience.
Il m’a fallu du temps pour atterrir, pour commencer à réaliser le chemin parcouru (et je ne parle pas des pas, ni des kilomètres). 

Je sais aujourd’hui que j’ai vécu une aventure exceptionnelle et ce dont je suis certaine, c’est que ces incroyables et belles personnes (et vous n’imaginez pas à quel point elles sont précieuses) et moi, avons noué des liens très forts. 

Voltaire a dit « Pour s’élever, il faut d’abord descendre en soi ». Nous nous sommes perdus dans le désert, pour mieux nous (re)trouver. C’était le thème « Faire un pas vers soi »,  le contrat est tellement et parfaitement rempli. 

Ressentir de la gratitude…

Merci. Merci à mes complices. Nul ne sait ce qu’il en sera de nous dans 6 mois, un an, 10 ans… Est-ce que l’on se parlera encore? Est-ce que l’on aura respecté cette promesse de refaire un voyage ensemble? 

L’unique certitude que j’ai là maintenant, c’est qu’il y aura toujours un fil qui nous relie, même s’il est invisible. Je suis pleine de gratitude.  

Je ne sais pas ce que je suis allée chercher dans le désert mais le plus important est que je sais ce que j’y ai trouvé. 

Coach ou pas coach, sortir de sa zone de confort est flippant, je l’avoue très humblement. En réalité, plus c’est effrayant, plus le cadeau est grand. 

Et vous quel trip avez-vous décidé de vous offrir ? Racontez moi !

Très chaleureusement, Nora

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